Nous sommes au soleil, et pourtant... Le retour du printemps a un goût étrange. La nature autour de nous se déploie, superbe. Mais la tension est là, cette limite au fond du jardin qui nous restreint dans cet espace clos. Et le ciel au-dessus de nos têtes, toujours aussi bleu. Nous nous regardons avec tendresse, mais nous ne pouvons pas nous toucher. Nous nous aimons de loin, avec douceur. Le temps s'étire et s'arrête. Et l’on s'y perd. Les feuilles des arbres deviennent de plus en plus grandes, et le soleil devient de plus en plus chaud.
J'ai photographié l'espace du jardin de la maison familiale, où mes parents, mon frère et moi étions confinés. J'ai utilisé l'environnement qui nous entourait, comme un espace de travail, un champ d'expérimentation et un studio à ciel ouvert. En me contentant de ce que je pouvais y trouver, j’ai souhaité capturer une poésie lumineuse et quotidienne. En travaillant sur des jeux d'ombres et la composition de formes graphiques, l'idée était de mettre en avant un moment assez joyeux, d'attente calme et de douce contemplation. Ces photographies sont entrecoupées d'images plus picturales ; ces images sont des peintures photographiées. En mélangeant les médiums, j’ai voulu travailler avec la lumière, en utilisant des formes et des couleurs. Des ombres poétiques et colorées ; jeu de textures, ces formes abstraites reflètent l'énergie solaire.
Ces photographies sont pour la plupart des détails, des éléments qui sont contraints dans un espace défini par le cadre de l'image. J'ai trouvé la métaphore intéressante par rapport au confinement et à l'enfermement.