L’heure est aux masques et aux combinaisons de protections, les tenues anti-Covid pullulent dans les collections de mode : les deux chapitres de cette série s’inscrivent dans cette tendance qui reflète le mauvais air du temps, entre légèreté et pessimisme.
« Facewear », littéralement « accessoire pour le visage », est une alternative poétique et esthétique aux masques chirurgicaux imposés par la pandémie. Au début du premier confinement, tout le monde cherche des masques, en vain. Face à la pénurie, l’improvisation gagne nos rues, écharpes, filtres à café, bonnets de soutien-gorge font office de protection. Des décalages qui ont inspiré à Joanna Tarlet Gauteur les masques issus des objets du quotidien.
« La combinaison » est un vêtement de sport et de streetwear cher aux jeunes, transformé en tenue intégrale portée par un jeune homme de quinze ans. L’adolescent interprète les règles du confinement pour mieux les transgresser en défiant les privations de sorties. Cette liberté de déambulation reste pourtant toute relative, privée de sens et de contact, dans un monde apocalyptique qui manque de vision et d’espoir.